Funchal, vite ! | | 112 heures, 580 milles de Lisbonne à Funchal | |
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| Jour 1 | Après une descente interminable du Tage, contre le courant, à 2/3 noeuds, les conditions de mer et de vent annoncent une navigation tranquille vers Madère : vent d'ouest modéré, mer calme, un coucher de soleil magnifique et une route directe vers notre destination. | |
Nous passons tranquillement le rail des cargos et pendant la nuit, le vent tombe, puis la brume, le moteur se met à ronronner, les milles défilent, les pages de nos bouquins respectifs aussi. Quarts très tranquilles. | | |
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| Jour 2 | Le lendemain, le vent ne s'est toujours pas levé, pas une ride sur la mer, nous en profitons pour tester la pêche au vif, sans succès; mais l'eau est bonne. On met fin au ronronnement du moteur dans l'après-midi, on renvoie la toile, on est pas très loin des records de lenteur mais ça avance un peu quand même. | |
Des conditions qui permettent au dav de reprendre un peu la confiance, bière et clope pour l'apéro; mélange qui aurait pu être fort dangereux dans d'autres circonstances.
Dans la nuit, le baromètre baisse, et le vent forcit peu à peu. | | |
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| Jour 3 | Au petit matin, surprise : un bon force 6 de Sud-Ouest (Oui oui, encore lui). Dav' retrouve ses sensations d'antan, ça doit être la bière de la veille... Les cirés sont de retour, 2 ris dans la grand voile, la trinquette, coups de stress,... on croyait que c'était passé tout ça. Le rail de génois s'arrache sur 10 cm dans une rafale, enfin de la casse... on n'y croyait plus. | |
La journée, les conditions ne changent pas vraiment, du vent, de la mer, mais du soleil. Vinz et clem assurent un bon quart la matinée pour permettre à dav et polo de récupérer de leur stress de la fin de nuit. Vers midi, c'est l'heure du petit virement tactique - Cap au 180° au lieu du 225° (cap direct vers Madère) - toujours du prés, qui nous fait une nouvelle fois maudire ce satané vent de sud ouest. | | |
| On attend patiemment la bascule qui vient progressivement. Enfin... dans la nuit, la mer est devenue vraiment calme, le vent mollit en passant de plus en plus à l'ouest puis au nord ouest sur la fin. On peut faire de nouveau un cap direct sur Madère, à bonne vitesse en économisant le bateau. | |
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| Jour 4 | Le matin, à peine 45 minutes après avoir mis la ligne de pêche, un petit thon vient mordre à l'hameçon, nous vous épargnons la photo d'autant que l'on ne s'est pas renseigné sur la taille minimale des prises.
Le soleil brille toute la journée, la mer est d'un bleu tropical, le vent (force de 3/4 orienté nord ouest) nous permet de filer tranquillement. | |
Nous envoyons le spi à la mi-journée, commence alors une grande tracette. On laisse d'ailleurs sur place un autre voilier faisant la même route que nous pour le plus grand plaisir de Polo... Ca ressemble de plus en plus à une navigation dans l'alizée : on bulle dans le cockpit.
Le soir, l'équipe de France sur RTL vient parfaire cette journée par sa victoire. | | |
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| Jour 5 | La nuit, quelques grains sous les cumulus font leur entrée sur le terrain, et le matin, polo envoie un brillant empannage en solo, sans même réveiller les deux marmottes du carré (dav et clem). La journée est tranquille, Madère se rapproche, le vent mollit et le moteur démarre en fin d'après-midi jusqu'à l'arrivée à Funchal vers 5h30 du matin. | |
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| Le point météo du père Polo | Départ avec du vent d'ouest modéré issue de brise thermique dans des conditions anticycloniques (haute pression 1025 hpa centrée sur le nord des Açores se décalant vers le sud du golfe de Gascogne en se renforçant). La nature ayant horreur du vide, et la météorologie n'etant qu'une longue histoire de compensation thermique, est venue logiquement s'intercaller une zone de basse pression (1012 hpa) au gradient de pression assez faible, mais suffisant pour nous apporter des vents de sud sud ouest de force 6. De faible activité, elle laissa rapidement sa place à une nouvelle dorsale anticyclonique qui nous poussa jusqu'à Madère au portant avec des vents de nord ouest. | | |
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"Son capitaine et ses matelots n'étaient pas des enfants de salauds, mais des amis franco de port, des copains d'abord" (Georges Brassens). |